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De Fortiche à Sony, découvrez le parcours de Dorian, compositing artist

- Ecrit par Aurore Vartanian

Nous avons rencontré Dorian Robert, alumni ARTFX ayant travaillé sur la série Arcane, pour évoquer son parcours, ses expériences en France comme à l’international, et sa vision de l’industrie de l’animation aujourd’hui.


Peux-tu nous parler de ton arrivée chez Fortiche et de ton travail sur Arcane ?

Arcane a été ma première véritable expérience professionnelle au sein d’un studio. J’ai intégré Fortiche après plusieurs années de formation et d’expérience. À ce moment-là, la production était en cours sur un projet en parallèle d’Arcane. Nous étions trois compositeurs issus de la même promotion, ce qui a facilité notre intégration.

Le contexte était particulier : en pleine période Covid, tout le travail se faisait à distance. Je n’ai pas eu à déménager à Paris, ce qui était un avantage. Mais débuter une carrière en full remote, sans voir ses collègues au quotidien, reste une expérience assez singulière.


Tu as aussi travaillé à l’international. Comment ces expériences ont-elles enrichi ton parcours ?

J’ai eu l’opportunité de partir au Canada, où j’ai travaillé chez Sony Vancouver. C’était ma première immersion dans un studio à l’étranger. J’ai ensuite intégré Framestore pour trois mois – interrompu malheureusement par la fermeture du studio à cause de la crise COVID. C’était une aventure humaine et professionnelle très enrichissante. J’ai pu découvrir d’autres façons de travailler et observer les différences culturelles entre les studios français et canadiens.


Justement, quelles différences as-tu notées entre les studios français et étrangers ?

Ce n’est pas tant une question de processus qu’une question d’échelle. Les studios comme Sony ou Framestore mobilisent beaucoup plus de monde. À l’inverse, en France, on travaille souvent dans des structures plus petites, parfois même très familiales, ce qui donne une vraie cohérence artistique et une implication plus forte sur le projet. Les équipes à l’international sont souvent 3 fois plus grandes donc le travail est beaucoup plus dispersé.

À l’étranger, notamment au Canada, j’ai découvert d’autres méthodes de production, des pipelines plus structurés et une échelle de production différente, souvent plus ambitieuse. Travailler à l’international m’a également appris à m’adapter rapidement à de nouveaux environnements, à communiquer efficacement au sein d’équipes multiculturelles.

La plus grosse différence se situe dans le volume de production. J’ai constaté un niveau d’exigence, de qualité et de savoir-faire équivalent que cela soit en France où a l’international.


Qu’est-ce qui t’a marqué dans ton expérience sur Arcane ?

La dimension collaborative. Chaque séquence d’Arcane avait un design propre, un style graphique spécifique. On partait de templates bien définis pour garder une cohérence esthétique, mais on avait aussi la liberté de proposer des idées. C’est rare dans les studios VFX, et c’est ce qui rendait ce projet aussi stimulant que gratifiant.

Le studio Fortiche m’a laissé une très forte impression. L’ambiance y est excellente, l’équipe est ouverte, communicante. C’est un studio que je recommande vivement à toute personne souhaitant évoluer dans l’animation en France.


Tu as aussi participé à des productions Marvel. Qu’en retiens-tu ?

J’ai eu la chance de travailler sur plusieurs films Marvel, ce qui était un rêve d’enfant – j’ai grandi avec ces films. Mais avec le temps, je ressens une certaine saturation. Ce sont des projets passionnants techniquement, mais travailler sur un univers aussi codifié peut devenir lassant.

Arcane, par exemple, m’a offert une liberté et une originalité narrative qui m’ont permis de vivre une expérience bien différente, beaucoup plus immersive artistiquement.


Quel rôle a joué ton réseau dans ton parcours ?

C’est en répondant à une annonce sur un réseau professionnel que j’ai intégré Fortiche. Plusieurs camarades de promo travaillaient aussi sur Arcane, ce qui a facilité mon intégration. Ce réseau m’a permis de tisser des liens, de retrouver des collègues à différentes étapes de ma carrière, notamment chez Sony. C’est un vrai atout de pouvoir croiser des visages familiers, même à l’autre bout du monde.


Un dernier mot sur la communauté artistique ?

Malgré la distance, j’ai gardé contact avec plusieurs personnes de ma promotion. À Vancouver, ce n’était pas évident, mais on finit toujours par recroiser des visages connus dans l’industrie. C’est précieux, humainement comme professionnellement.


Une belle success story !

Images : Les Gardiens de la Galaxie Vol 3 (Sony), Arcane (Fortiche), Deadpool 3 (Framestore)

Dorian Robert

Artiste VFX spécialisé en composition numérique, diplômé d’ARTFX en 2020, Dorian dispose d’une expérience internationale au sein de studios de renom.

Après un passage remarqué chez Fortiche Production sur la série Arcane, il/elle enchaîne les projets d’envergure, notamment en tant que freelance chez Light VFX à Bordeaux, puis chez Luma à Melbourne (Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Elvis, Willow).

De 2022 à 2024, il/elle rejoint Sony Pictures Imageworks à Vancouver et travaille sur plusieurs blockbusters Marvel tels que Ant-Man and the Wasp: Quantumania, Guardians of the Galaxy Vol. 3, The Marvels et Red One.

En 2024, il/elle intègre Framestore à Vancouver pour participer aux productions Deadpool & Wolverine et The Gorge.

Un parcours riche et cohérent, marqué par une expertise solide en VFX, une grande capacité d’adaptation et une passion affirmée pour les projets créatifs ambitieux.

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